Les procureurs italiens découvrent un réseau mafieux à Toronto

En enquêtant sur un syndicat international du crime, les procureurs italiens chargés de la lutte contre la mafia sont tombés sur ce qu’ils considèrent comme l’évolution de la mafia moderne à Toronto. Ils affirment qu’il existe sept clans mafieux prédominants à Toronto. Chacune de ces factions serait dirigée par une personnalité puissante qui exerce une grande influence au sein d’un conseil d’administration.

L’ascension présumée de la mafia canadienne dans le trafic mondial de stupéfiants

Selon les autorités italiennes, ces familles criminelles canadiennes se sont stratégiquement positionnées au sommet du marché mondial des drogues illicites. Leur stratégie présumée consiste à établir une chaîne d’approvisionnement cohérente pour la cocaïne provenant d’Argentine.

En outre, une quarantaine d’individus, dont beaucoup ont des liens avec l’Italie, seraient affiliés à cette « branche canadienne » du vaste empire du crime. Leur implication présumée couvre diverses activités criminelles, du blanchiment d’argent et de la corruption à des crimes plus violents tels que le meurtre.

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Les familles du crime de Toronto et leurs origines présumées

Le rapport d’enquête suggère que la majorité des membres de ces familles criminelles sont originaires de Calabre, une région d’Italie. Il indique que « à Toronto, sept familles du crime, principalement d’origine calabraise, étaient actives dans plusieurs entreprises illégales ». Il s’agit notamment de trafic de drogue, de jeux d’argent, d’extorsion au sein de la communauté italienne et de production de contrefaçons. En outre, ces gains illicites, selon les procureurs, ont été réinvestis dans diverses entreprises, notamment dans le quartier de Woodbridge à Toronto, connu comme le quartier italien émergent.

Ces familles sont soupçonnées d’être des membres importants de la ‘Ndrangheta, une organisation mafieuse enracinée en Calabre, souvent comparée à la célèbre Cosa Nostra sicilienne. Le rapport mentionne même de manière intéressante que lorsqu’un membre de la ‘Ndrangheta parle de l' »Amérique », il fait souvent référence au Canada.

Les principaux chefs présumés de ces familles de la ‘Ndrangheta basées à Toronto sont Vincenzo Tavernese, Cosimo Figliomeni, Antonio Coluccio, Cosimo Commisso, Angelino Figliomeni, Vincenzo « Jimmy » DeMaria et Domenic Ruso. Toutefois, parmi ces noms, seuls Tavernese et Coluccio font actuellement l’objet de poursuites judiciaires.

Réactions et réfutations

Réagissant à ces allégations, l’une des personnes citées, M. Commisso, a vigoureusement nié toute implication illicite. Il a souligné son innocence en contestant les allégations : « S’il y avait des preuves d’activités criminelles, pourquoi n’y a-t-il pas de poursuites ici au Canada ? Il a également souligné qu’il s’engageait à faire face à toutes les conséquences si sa culpabilité était prouvée et a rappelé son passé, où il a purgé sa peine et respecté avec succès sa liberté conditionnelle.

Plusieurs tentatives pour contacter d’autres figures présumées de la mafia afin d’obtenir des commentaires sont restées sans réponse.

Ndrangheta : La montée en puissance d’un syndicat du crime

L’enquête se penche également sur la domination de la ‘Ndrangheta sur Cosa Nostra (Sicile) en tant que puissance mafieuse régnante en Italie. Les vastes connexions de l’organisation au Canada ont été mises au jour grâce à une surveillance approfondie des canaux de communication entre les deux pays.

Le rapport exhaustif des procureurs souligne la présence significative de la ‘Ndrangheta au Canada, la décrivant comme un « cordon ombilical incassable » reliant les mafias des deux pays. Il souligne en outre que ces liens dépassent les frontières internationales, au moins 40 des personnes citées ayant des liens étroits avec le Canada.

La connexion canadienne

Diverses discussions enregistrées au cours de l’enquête témoignent de l’enracinement présumé de la mafia au Canada. Certaines conversations font même allusion aux difficultés rencontrées par ces organisations à mesure que les forces de l’ordre canadiennes resserrent leur étau.

Ce réseau complexe d’organisations criminelles au Canada aurait été sous l’influence de Vito Rizzuto, de Montréal. Jusqu’à son arrestation en 2004, Rizzuto était considéré comme exerçant un pouvoir sans égal dans le monde de la mafia, contrôlant à la fois la ‘Ndrangheta à Toronto et Cosa Nostra à Montréal.

Alors que les procureurs italiens poursuivent leur enquête sur les vastes réseaux criminels qui s’étendent sur plusieurs continents, le monde attend de nouvelles révélations. Reste à savoir si ces allégations résisteront à l’épreuve du tribunal.